Le collectif Changer de Cap rejoint l’appel des associations à participer à la marche du 16 octobre contre la vie chère et pour la justice sociale et climatique.

Avec d’autres associations, le collectif Changer de Cap a répondu favorablement à l’appel à se joindre à la manifestation du 16 octobre. Celle-ci est une première étape, insuffisante il va de soi, mais nécessaire à la construction d’une action commune des mondes citoyens, associatifs, syndicaux et politiques.

« Quand les blés sont sous la grêle/ fou qui fait le délicat/ fou qui songe à ses querelles/au cœur du commun combat » (Aragon)

Nous ne pourrons renverser un capitalisme de plus en plus agressif qu’en dépassant les clivages entre les forces syndicales, associatives et politiques. Le politique ne se limite pas à  un combat institutionnel et programmatique. Il se nourrit de cette créativité des acteurs de terrain et de leur action. Ceux-ci en retour ont besoin de discerner le sens et la portée des actions qu’ils mènent. Les associations comme les syndicats ne sont pas des corps intermédiaires à la disposition du politique mais des acteurs à part entière de ce combat.

En effet, face à un capitalisme de plus en plus irresponsable et agressif, qui écrase leurs vies et semble ne plus avoir besoin d’eux, des millions de citoyens s’autoorganisent pour construire des réponses à leurs problèmes quotidiens et préfigurer par leurs projets un monde solidaire, coopératif, écologiquement responsable.

La bataille contre l’extrême droite se jouera sur le terrain, par la mobilisation populaire et la reconnaissance du pouvoir d’agir de chacun. Un immense travail d’éducation populaire est nécessaire pour restaurer une autre vision du monde, aider chacun, notamment les abstentionnistes, à s’émanciper de la pollution des esprits par le consumérisme et la fatalité et à retrouver espoir dans l’action collective.

Changer de cap participera donc à la Marche du 16 octobre sur les revendications explicites de l’appel, tout en restant très attentif à ce que personne, ni au sein du monde associatif, ni entre associations, syndicats et forces politiques ne se croie hégémonique. C’est notre diversité qui sera notre force pour gagner ensemble ce combat vital.

Le texte de l’appel

Le gouvernement Macron mène une politique de guerre aux salarié.es, aux classes populaires et aux classes moyennes dans tous les domaines : assurance chômage, retraites, hausse des prix du gaz et de l’électricité, logement, santé, immigration et droit d’asile, cautions des violences policières…
Incapable d’enrayer l’inflation, il refuse de taxer les superprofits des grandes entreprises. Total, Engie… les entreprises du secteur énergétique engrangent des profits record, alors que ceux d’en bas doivent se contenter de miettes.

En annonçant la « fin de l’abondance », Emmanuel Macron exhorte les Français·e·s à se serrer la ceinture pendant qu’il multiplie les cadeaux fiscaux en creusant les inégalités. Résultat : les 5 premières fortunes de France ont doublé leur richesse depuis la crise du Covid, et possèdent autant que les 40% les plus pauvres. Les crimes climatiques des ultra-riches sont le symbole d’une société d’hyperconsommation, d’un mode de vie détruisant la planète et du refus de contribuer au bien commun. Et maintenant Macron n’hésite pas à agiter la possibilité d’un passage en force avec un 49.3 sur les retraites.

Face à cette stratégie, construisons un plan de bataille. Les journées du 23 septembre sur le climat, la grève interprofessionnelle du 29 septembre sont les premiers pas pour une riposte d’ensemble à la politique néolibérale autoritaire du gouvernement Macron qui fait le lit de l’extrême droite.

Marchons le 16 octobre

Bien que la marche du 16 octobre soit initiée par les partis politiques et que nous comprenons les réticences des mouvements sociaux à la soutenir, elle est aujourd’hui un élément de la création d’un rapport de forces face aux projets de régression sociale et à l’inertie écologique du gouvernement. La violence des attaques du gouvernement appelle une riposte commune et prolongée.

C’est pourquoi, en toute indépendance, nous participerons à la marche du 16 octobre :

  • pour la hausse des salaires, des pensions et des minimas sociaux et contre la réforme de l’assurance chômage et du RSA
  • pour l’égalité des salaires femmes – hommes.
  • pour le blocage des prix de l’énergie, des produits de première nécessité.
  • pour le gel des loyers et la réquisition des logements vides.
  • pour la taxation immédiate des superprofits.
  • pour des investissements massifs dans la bifurcation écologique, notamment l’isolation des logements, les transports en commun, les énergies renouvelables et la transition vers une agriculture écologique.
  • contre le report de l’âge de départ à la retraite et pour le retour à la retraite à 60 ans.
  • pour une allocation d’autonomie pour les jeunes dès 18 ans.
  • pour la régularisation des sans-papiers, contre les projets de loi sur la sécurité et l’immigration, et l’impunité policière.

Retrouvez cet appel et les associations signataires sur le site d’Attac France